Nabad dans l’Orient-le-Jour

Nabad dans l’Orient-le-Jour

Ce programme interculturel et universitaire, né post-4 août, vise à soutenir les artistes indépendants et les petites entreprises créatives locales extrêmement impactés par les crises multiformes qui frappent le Liban. Entretien avec sa conceptrice et directrice Pamela Chrabieh.”

Nous remercions Madame Zena Zalzal et l’Orient-le-Jour pour leur soutien au programme Nabad. Cette entrevue fut publiée le 15 février 2021.

Dans les jours qui ont suivi la cataclysmique double explosion au port de Beyrouth en août dernier, alors que la ville est encore recouverte de débris de verre et de métal, Pamela Chrabieh, chercheuse, auteure universitaire, artiste et activiste, reçoit un coup de fil du pasteur évangélique et président de L’Université Dar al-Kalima pour les arts et la culture à Bethléem, avec qui elle collabore régulièrement sur des travaux de recherche. Le révérend Dr Mitri Raheb lui fait part de son désir d’apporter un soutien à la communauté artistique et culturelle libanaise impactée par la catastrophe. « Il m’a demandé de réfléchir à ce que l’on pourrait faire. Et très rapidement, il nous est apparu qu’il fallait diriger notre action vers les artistes émergents ou marginalisés, les petites entreprises créatives et les ONG d’art, tous extrêmement fragilisés par les multiples crises libanaises, sinon frappés de plein fouet par la catastrophe du 4 août. D’autant qu’ils étaient dans leur ensemble totalement délaissés par les associations et les organisations internationales qui œuvraient à d’autres priorités sur le terrain », indique-t-elle.

La jeune femme fait aussitôt appel à une collègue et amie, Roula Salibi (directrice artistique et organisatrice du Beirut Cultural Festival), « qui est devenue la coordinatrice des projets de Nabad », pour évaluer les besoins, lister les potentiels bénéficiaires, élaborer les réseaux et les partenariats et établir la première phase de ce programme d’appui au secteur artistique et culturel libanais, qui sera financée par des dons de l’université palestinienne.

Arts de la résistance/résilience

Lancé en novembre 2020, Nabad a déjà entamé sa première série d’interventions dans plusieurs domaines. La dernière en date étant le développement « avec l’agence sprkl.co » d’Arleb, une plateforme numérique dédiée « à la sensibilisation du public local et international à la diversité de la production artistique libanaise ». Inaugurée le 2 février, Arleb présente à cet effet jusqu’au 31 avril sa première exposition en ligne, compilant plus de 500 œuvres de 61 artistes émergents et établis sur le thème de « Beyrouth et les arts de la résistance/résilience ». Une double thématique qui traverse d’ailleurs l’ensemble des autres projets concoctés par le duo Chrabieh-Salibi sur la base de partenariats divers et variés, et dont certains ont été déjà réalisés. À l’instar des ateliers d’art-thérapie, organisés en partenariat avec l’ONG Meadows, dont ont bénéficiés plus d’une centaine d’infirmiers et d’infirmières de l’hôpital Saint-Georges de Beyrouth. « Deux autres, destinés aux jeunes activistes et travailleurs sociaux, sont normalement prévus en mars », signale la directrice du programme. Lequel a aussi aidé la Beirut Jam Sessions à organiser avant le confinement 12 concerts de groupes locaux, dont 6 se sont tenus dans des lieux emblématiques du traumatisme subi par la ville, comme Arthaus à Gemmayzé, tandis que les 6 autres ont été diffusés graduellement sur YouTube.” (…)

LIRE L’ENTREVUE COMPLETE: L’Orient-le-Jour, Beyrouth.